Micro-forêt forever

« Les enfants, est-ce que vous aimez mettre la main dans la terre ? », « Ouiiiiiiiiiiii ! », « Est-ce qu’il y en a parmi vous qui veulent devenir jardiniers ? », « Ouiiiiiiiiiii ! » répondent en chœur les écoliers présents, à l’adjointe déléguée à l’Urbanisme et à l’Environnement naturel Anne Wozniak. Lors de cette première journée de plantation, on peut dire que l’ambiance était à la fête au square Mendès-France !
« L’intégration de la nature en ville, le suivi scientifique de toutes les actions mises en œuvre et la sensibilisation des habitants par le biais d’une action comme celle-ci, constituent les trois piliers de la politique environnementale de la municipalité », a tenu à souligner cette dernière, lors du discours inaugural de cette journée « placée sous le signe de la jeunesse et du vivant » pour planter ces « forêts du futur », pour reprendre ses mots.
Situé dans le quartier des Bords de Loire, le site accueille en effet depuis quelques jours les quatre premiers îlots de micro-forêts de Nevers. Avec l’aide et les conseils des agents du service Espaces verts de la Ville, en présence d’Anne Wozniak donc, et de Claude Loron, adjoint délégué au quartier Est, mais également des agents de la direction de l’Éducation et de l’Enfance, ces derniers ont été plantés par 97 élèves des écoles du Mouësse et de Pierre-Brossolette (ULIS, CP, CE1 et CE2). Ils ont été suivis par les membres du Soroptimist International, organisation féminine qui fête cette année son centenaire et qui a financé l’un des îlots nommé désormais « Le petit bois de Suzanne » (en hommage à Suzanne Noël, fondatrice du mouvement), ainsi que par des habitants volontaires qui ont conclu cette démarche participative ce week-end, dans le cadre du nouvel agenda Environnement de la Ville.
Au cours de ces séances et ateliers, chacun a ainsi pu acquérir les techniques pour réussir une plantation. À savoir : enrichir au maximum les sols avec du terreau et de la paille, ce qui a été fait en avril de cette année ; habiller les racines trop longues, mortes ou abîmées (c’est-à-dire les retailler) ; praliner l’arbre ou l’arbuste, à savoir enrober les racines dans un mélange de terre, d’eau et de bouse de vache (ou compost bien mûr), afin de stimuler le système racinaire et éviter son dessèchement.
« Un autre intérêt de ces micro-forêts, c'est la petite taille des plants, liée à leur jeunesse, qui sont donc facilement manipulables par un large public, ce qui permet des plantations collectives et facilite la sensibilisation des habitants sur ces sujets parfois abstraits ou pas facilement palpables que sont les enjeux sur la biodiversité et les problématiques du réchauffement climatique. C'est une action concrète et gratifiante, mais surtout perceptible assez rapidement par leur grande vitesse de pousse », précise Anne Wozniak
Dans les années à venir, la coulée verte de la Grande-Pâture, le site Massillon-Rouvet au Mouësse devraient bénéficier de cette méthode.
- Une méthode performante favorisant les espèces locales
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On y retrouve essentiellement des espèces d’origine locale, ici à 70 % Végétal local comme le chêne rouvre, pubescent, pédonculé, de l’érable champêtre, du charme, du noyer, du néflier, du merisier ou encore du sorbier des bois. Pourquoi des espèces locales ? Parce que ces arbres vont s’adapter beaucoup mieux au climat, au sol et à l’environnement de l’espace où ils sont plantés. Généralement, on compte 3 arbres au m². C’est la méthode Akira Miyawaki, du nom du botaniste qui l’a mise au point et qui a fait ses preuves au Japon dès les années 80.
L'intérêt de cette méthode, c'est avant tout sa rapidité. En plantant les arbres serrés les uns contre les autres (3 arbres au m²), on les incite à grandir très vite. La forêt atteint sa taille adulte plus rapidement que dans la nature. La croissance de la micro-forêt est d’environ 1 mètre par an et nécessite une intervention humaine pendant les 3 premières années afin d’arroser et retirer les herbes qui pourraient empêcher le développement des jeunes plants. Cette démarche s’inscrit dans la volonté municipale d’atteindre un patrimoine arboricole doté de 33 000 arbres (27 000 à ce jour), soit un arbre par habitant.
- Que des avantages
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Les micro-forêts sont 30 fois plus denses qu’une plantation d’arbres classique et 100 fois plus riches en biodiversité. Cela crée un écosystème stable et résilient qui permet d’attirer des animaux et de sauvegarder des espèces d’arbres locales.
Une micro-forêt à maturité dispose d’un meilleur enracinement et donc développe une résistance aux conditions météorologiques extrêmes (tempêtes, sécheresses, inondations, etc.) et aux maladies.
Elle permet de capter le CO2 et la pollution, notamment les particules fines, de régénérer les sols très dégradés, c’est-à-dire pollués ou pauvres en matière organique, de rafraîchir l’air de 0,5 à 2 °C en apportant de l’ombre, donc de diminuer les îlots de chaleur, encore très prégnants en milieux urbanisés. Enfin, elle opère une réduction sonore considérable.