Deux expositions et un colloque

Une route royale, impériale et nationale
Mais s’élancer sur la RN 7, c’est aussi faire un voyage dans le temps. Voie créée par les Romains, elle a subi les évolutions de l’histoire de France : création des relais de postes au XVe siècle, maillage du territoire créé par Napoléon Ier en 1811 avec la route impériale N° 8 de Paris à Rome, par Gênes et Florence. Avec la révision du système de numérotation des routes impériales en 1824, elle prend le nom de route royale N°7. Cette voie de communication majeure à l’échelle du pays a joué un rôle important pour l’actuel département de la Nièvre qu’elle traversait selon des itinéraires qui ont évolué selon les époques. Si le tracé de la Route nationale 7 a été modifié, on peut encore retrouver l’empreinte du bâti et l’écho des activités liés à cette route mythique… Route royale, route impériale, elle devint ensuite route nationale avec la IIIe République.
Déjà sacrée première route touristique de France en 1935 sous le nom de « route Bleue », elle eut son Comité central, ses dépliants aguicheurs et fut lancée à grand renfort de bals, de fêtes champêtres et de reines de beauté, tout au long du parcours. Cette route a connu son âge d’or entre 1930 et 1960, suite à l’apparition des congés payés en 1936, les Français disposant pour la première fois de deux semaines de vacances et en profitant pour se rendre à la mer, sur la Côte d’Azur. La démocratisation de la voiture a aussi contribué au formidable essor de la 7, jusqu’à la fin des années 1950. C’est la construction d’autoroutes qui a ensuite amorcé son déclin.
Mythes et réalités de la Nationale 7
Deux expositions seront présentées, du 27 avril au 16 septembre 2018, l'une aux archives départementales de la Nièvre : « la RN 7, route historique », l'autre à la Médiathèque municipale de Nevers : « la RN 7, route mythique ».
Aux archives, une sélection de cartes et plans, de photographies, de documents techniques, d’archives publiques et privées évoqueront la construction, l’entretien, les modifications de la route, particulièrement tout au long de son parcours nivernais.
Plusieurs dizaines de planches originales, croquis et dessins de Thierry Dubois seront présentés à la médiathèque de Nevers mais également à la bibliothèque municipale de Fourchambault. Ce dessinateur, passionné d’histoire et d’automobiles, spécialisé dans les ambiances routières du passé qu’il restitue à merveille, permettra au public de découvrir, pour la première fois, quelques aspects inédits de son travail, véritable mémoire graphique de la Nationale 7.
Les 25 et 26 mai, la Société académique du Nivernais proposera un colloque intitulé « De la route antique à la route du futur ». La Nationale 7 est actuellement remise à l’honneur par des associations qui reconstituent le mode de circulation des années 1960, empreint de la nostalgie d’une époque, dont les vacances et le voyage par la N7 incarnaient, dans un état d’esprit optimiste généralisé, le progrès, la modernité et une certaine forme de bonheur. Depuis la construction du réseau autoroutier, la Nationale 7 est une route déclassée, résultat des transformations récentes des modes de vie, de circulation et plus largement des différentes strates d’aménagement. Ce sont ces paradoxes qui seront évoqués à l’occasion de ce colloque, en tentant de nous interroger sur ce croisement dans le temps entre mythe et réalités.